La première rosière
C'est en ce mois de décembre, le 6 exactement, qu'en 1813, pour célébrer l'anniversaire du couronnement de l'empereur, le Conseil Municipal honorait la rosière de son choix, il lui trouvait un époux.
Ce dernier devait être un vrai grognard, car ses états de services, militaires surtout, le désignaient à cette sorte "d'emploi réservé".
Cette union se célébrait en grande solennité et la jeune épouse recevait une dot en bons écus sonnants et trébuchants, puisque c'étaient des napoléons d'or. Le trousseau était, lui aussi, fourni par la commune.
La première rosière qui se maria le 6 décembre 1813 se nommait Marie Noelle Florentine LEPLAT et elle épousa Jean Baptiste CASTELAIN, militaire retraité après dix-huit années de service actif.
Las, si la malheureuse enfant toucha sa dot, qui était de 600 francs (ces trente napoléons-là feraient aujourd'hui une somme très appréciable) elle n'eut jamais son trousseau, l'état des finances municipales ne le le permettant pas.
Et j'imagine l'adjoint, navré, barrant d'un trait de plume la liste légère de ces impressionnants falbalas que l'Etat inscrivait peut-être à son budget de la guerre... en dentelles.
Extrait du Journal de Roubaix. Décembre 1941.
Ce glorieux couple figure dans mon arbre généalogique.